7 astuces pour réduire les nuisances de chantier
Les nuisances font partie intégrante de la vie de chantier. Mais saviez-vous que vous pouvez les réduire considérablement et de manière très simple ? En effet, vous et votre équipe devez tout simplement adopter des gestes simples au quotidien.
Et si vous croyez que mettre en place un système efficace pour limiter les nuisances de chantier est coûteux, détrompez-vous.
Alors, comment réduire les nuisances sur chantiers ? Nous vous partageons quelques astuces concrètes.
Pourquoi réduire les nuisances de chantier ?
Un petit mis en contexte avant de commencer. Qu’appelle-t-on nuisances de chantier exactement ? C’est tout simplement l’ensemble de gênes que peuvent occasionner les travaux. Il peut s’agir autant des vibrations de machines en marche que des poussières générées par la circulation des véhicules de chantier. Tous ces va-et-vient et activités de routine peuvent avoir un impact sur l’environnement et sur le bien-être du voisinage.
De l’autre part, une meilleure gestion des nuisances de chantier a aussi un impact économique. Cela permet à tous les acteurs du projet (maître d’ouvrage, maître d’œuvre et entreprises du BTP) de faire des économies d’argent. Comment ? Tout simplement en évitant les problèmes qu’elles sont susceptibles de produire en cas de conflits avec les riverains. On parle entre autres de :
- Retards de chantier, voire sa suspension ;
- Pertes financières (dues au paiement de dommages-intérêts en cas d’action en justice) ;
- Gestion des plaintes de voisinage ;
- Et même, la mise en danger de la santé des ouvriers.
L’anticipation et la gestion des nuisances améliorent :
- Le contrôle de la sécurité des ouvriers ;
- La limitation des impacts environnementaux ;
- La communication et l’entente avec le voisinage ;
- L’efficacité sur le chantier.
La mise en place d’actions simples suffit pour promouvoir les performances de votre équipe à cet égard.
1. Faire un diagnostic initial de sensibilité aux nuisances
On parle ici de deux opérations importantes pour réduire les nuisances sur le chantier :
- Le diagnostic initial de sensibilité aux nuisances ;
- L’étude d’impact prévisionnelle.
Ces missions sont confiées à un organisme spécialisé et doivent être réalisées le plus tôt possible. Le diagnostic préliminaire facilitera la mise en place de mesures efficaces pour limiter les pollutions sonores tout au long des travaux. Tandis que l’étude d’impact permet d’identifier les différents types de nuisances environnementales et sociales susceptibles de devenir problématiques.
2. Anticiper les nuisances de chantier
Les nuisances sont inhérentes à la vie de chantier. On les distingue généralement en deux catégories.
- Les nuisances sonores s’associent tout d’abord au bruit provoqué par les camions et engins de chantier, les matériels utilisés (perceuse-visseuse, marteau-piqueur, etc.), les vibrations de ces derniers, les chutes de matériels, les cris des ouvriers, la déflagration, la fissuration, etc.
- Quant aux nuisances environnementales, elles proviennent des poussières et des émanations chimiques (produits isolants, peinture, colle, huile, vernis, etc.). Non seulement ils ont des odeurs désagréables, mais certains ont des composés organiques volatils (COV) néfastes pour la santé.
Mais on remarque également l’accumulation de déchets qui peut entraîner des accidents sur et en dehors des sites. Sans parler des problèmes de circulation pour le voisinage (déviation, coupure de certaines rues, etc.) affectant leur confort.
Cependant, le bruit, les déchets et les poussières font partie de la vie de chantier. Le but n’est pas de les supprimer (ce qui serait impossible), mais plutôt de les rendre plus acceptables. Identifier les impacts potentiellement négatifs, à différents niveaux, sur les chantiers de votre entreprise de BTP est le meilleur moyen de les contourner.
3. Favoriser la communication sur le chantier
Les nuisances de chantier, qu’elles soient sonores ou vibratoires, doivent être sérieusement prises en main. Grâce à des actions préventives, les risques de retard des travaux ou de suspension sont limités.
Pour ce faire, les différents acteurs doivent travailler main dans la main. Le maître d’œuvre et son équipe, mais aussi la collectivité doivent se concerter pour trouver des solutions techniques efficaces contre tout ce qui gêne lors des travaux. C’est seulement grâce à ce travail d’équipe que vous et votre entreprise BTP aurez des résultats positifs.
Très important : communiquez en permanence avec votre équipe. Mettez en place un plan des bruits. D’où viennent-ils ? Quels sont les engins les plus bruyants ? Quel est le niveau sonore à ne pas dépasser ?
En fonction des réponses, il est plus facile d’identifier l’emplacement des matériels produisant beaucoup trop de bruit et de trouver des solutions adéquates.
Dans cette optique, veillez aussi à choisir les bons engins, matériels et équipements afin de maîtriser le niveau sonore. Certains d’entre eux sont moins bruyants que d’autres. Les croqueuses sont par exemple à privilégier par rapport aux marteaux-piqueurs.
4. Mesurer le niveau de bruit au cours des travaux
Aujourd’hui, la technologie offre de réelles opportunités à votre entreprise de construction. En effet, plusieurs appareils et dispositifs innovants aux performances avérées vous aideront à mesurer les nuisances sonores sur le chantier et dans le voisinage.
Ces mesures permettent de vérifier que le chantier respecte une éventuelle réglementation régissant le site.
Parmi les matériels que vous pouvez utiliser, on peut citer :
- Les capteurs : pour un meilleur suivi du niveau de bruit (ils doivent être installés sur le chantier et dans ses alentours) ;
- Le monitoring du bruit : en cas de dépassement du seuil, l’appareil corrige immédiatement le niveau sonore.
En outre, une centrale enregistrant les données physiques mesurées permet d’y avoir accès à distance et en temps réel.
5. Améliorer la gestion des nuisances sonores
Plusieurs techniques sont ici accessibles.
- Le capotage acoustique : il s’agit d’une mesure d’insonorisation destinée à atténuer le bruit des moteurs et des engins tournants.
- La palissade : elle consiste à ériger un mur anti-bruit qui limitera la transmission de sons.
- Le pré-recépage : cette technique implique l’utilisation de gaines en mousse sur les fondations profondes afin d’atténuer l’émanation de poussières, vibrations et bruits.
6. Mettre en place un système de gestion des déchets
D’après les chiffres, la construction générerait effectivement près de 40 millions de tonnes de déchets par an.
On distingue trois types de déchets.
- Les déchets inertes ou DI. Il s’agit de déchets dont le stockage n’est pas dangereux pour l’homme ou l’environnement, car ils ne subissent pas de modification physique, chimique ou biologique. Ils peuvent être réutilisés. Bétons, parpaings, briques, bitumes sans goudron, terres, cailloux, etc.
- Les déchets industriels banals ou DIB. Ils subissent une modification, mais restent inoffensifs pour l’homme ou l’environnement et peuvent être valorisés. Il s’agit des bois d’ouvrage, plastiques, plâtres, métaux, verres, papiers, cartons, produits isolants sans amiante, etc.
- Les déchets dangereux ou DD. Ce sont des déchets industriels spéciaux (DIS) toxiques et dangereux. Ils doivent être éliminés dans une filière spécifique et doivent être consignés dans un bordereau de suivi des déchets industriels. Les déchets dangereux sont généralement les produits de revêtement tels que la peinture et le vernis, mais aussi les absorbants et les matériaux qui contiennent de l’amiante.
7. Aménager les horaires de chantier
Sans réglementation spécifique de la commune où est implanté votre chantier, les travaux lourds (construction, démolition ou rénovation) doivent être réalisés entre durant les horaires légaux. Il est donc intéressant de s’informer auprès de la ville bien avant le début des travaux pour éviter les mauvaises surprises.
En principe, les travaux doivent se faire en dehors du dimanche et des jours fériés. Cependant, certaines villes autorisent les travaux le dimanche, mais imposent des horaires stricts. D’autres les interdisent totalement.
À titre d’exemple, la ville de Paris autorise les travaux de chantier du lundi au vendredi de 7 heures à 22 heures et le samedi de 8 heures à 20 heures.
Bonus : quelques mesures pratiques pour une gestion des nuisances efficace
La mise en place de mesures rigoureuses peut participer à la réduction du niveau sonore et de l’impact environnemental de votre chantier. Mais cela ne fait pas tout. Vertuoza vous donne ses derniers conseils pour que tout se déroule sans encombre.
- Gardez une communication constante avec les riverains pour une meilleure acceptation du chantier avant, pendant et après les travaux. Faites appel à un coordinateur environnemental si besoin.
- Mettez en place une procédure de réclamation à destination des riverains : registre des réclamations sur le site, ligne téléphonique ou site internet. Les réclamations doivent être traitées rapidement afin de garder de bonnes relations avec le voisinage.
- Regroupez les postes les plus bruyants dans une même zone afin de faciliter la réduction des bruits.
- Planifiez les travaux de sorte à minimiser leur impact. Regroupez les travaux qui peuvent être réalisés en simultané.
- Utilisez des matériaux et des engins qui émettent moins de bruits (bétons autoplaçants au lieu de bétons classiques, machines électriques plutôt que des engins pneumatiques, etc.).
- Mettez en place des équipements de protection collective (EPC) tels que les absorbants acoustiques, les semelles antivibratoires, etc.
- Limitez les poussières en arrosant régulièrement les pistes, en brumisant les matériaux en stock et en mettant les matériaux qui génèrent de la poussière sous une bâche pendant le transport.
Avec ces astuces, vous êtes maintenant paré pour assurer une meilleure gestion des nuisances de vos chantiers.