
Rachat d’une entreprise du bâtiment : le pour et le contre
Cet article traite du rachat d’une entreprise du bâtiment en Belgique. Consultez les articles suivants pour connaître les règles applicables :
Racheter une entreprise dans le secteur de la construction : définition
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler certains termes. Racheter une entreprise du bâtiment signifie acquérir une entreprise existante qui opère déjà dans le secteur de la construction.
Il peut s’agir, selon vos affinités, d’entreprises spécialisées dans la construction, la rénovation, l’électricité, la plomberie, ou d’autres métiers du bâtiment. En rachetant cette entreprise, vous deviendrez son nouveau propriétaire et prendrez les commandes de ses opérations quotidiennes, de sa gestion et de son développement.
Pourquoi racheter une entreprise du bâtiment ?
Racheter une entreprise du bâtiment compte certains avantages notables. En l’occurrence, le secteur du bâtiment est un domaine dynamique avec une demande constante. En Belgique, les entreprises de la construction ont généré un chiffre d’affaires record de 18,7 milliards d’euros en 2020. En 2023, les travaux d’infrastructure, de rénovation de logement et de bâtiment ont été en hausse (respectivement +4,7 %, +2,4 % et +1,6 %).
En parallèle, le secteur représente :
- plus de 75 000 PME ;
- plus de 200 000 salariés ;
- plus de 50 000 indépendants, selon les analyses du Gouvernement.
Autre avantage du rachat, vous bénéficiez immédiatement d’une structure opérationnelle :
- clients réguliers ;
- contrats en cours ;
- équipes en place ;
- matériels.
Vous n’avez pas à partir de zéro, ce qui réduit considérablement les risques et les efforts nécessaires pour démarrer votre activité. Vous gagnez du temps et pouvez vous concentrer plus rapidement sur la croissance de votre activité.
Les 6 étapes du processus de rachat d’une entreprise du bâtiment
1. Déterminer le type d’entreprise à racheter
Cette première étape est primordiale. En effet, c’est elle qui va orienter tout le processus de rachat. Idéalement, le type d’entreprise que vous choisissez de racheter doit correspondre :
- à vos compétences ;
- à vos objectifs personnels et professionnels ;
- à la demande du marché.
De la même manière, le type d’entreprise que vous rachetez influencera :
- les besoins en financement ;
- les marges de profit ;
- les investissements nécessaires ;
- la manière dont vous pourrez rentabiliser votre achat.
En bref, ce choix impactera toute votre stratégie.
En choisissant une entreprise qui correspond à vos compétences ou à vos connaissances du secteur, vous maximisez vos chances de réussite. Le type d’entreprise que vous rachetez doit également être en phase avec vos objectifs à court et long terme. En l’occurrence, si votre objectif est de développer rapidement l’entreprise, vous devrez cibler une entreprise avec un fort potentiel de croissance.
Pour déterminer le type d’entreprise de construction à racheter :
- Faites une analyse de vos compétences professionnelles et de votre expérience dans le secteur du bâtiment.
- Choisissez un secteur qui vous passionne ou qui suscite en vous un réel intérêt.
- Analysez le marché local ou régional pour identifier les types d’entreprises du bâtiment qui sont en demande.
- Clarifiez vos objectifs à moyen et long terme.
- Prenez en compte les ressources financières, humaines et matérielles nécessaires pour gérer l’entreprise. Certaines entreprises du bâtiment nécessitent des investissements importants en équipements ou en personnel qualifié. Assurez-vous d’être en mesure de répondre à ces exigences.
Bon à savoir : Il existe différents types d’entreprises du bâtiment. Il peut s’agir :
- d’une entreprise de construction générale ;
- d’une entreprise de rénovation ;
- d’une entreprise de second œuvre ;
- d’une entreprise de gros œuvre, etc.
En fonction du type d'entreprise que vous envisagez de racheter, vous devrez également tenir compte des réglementations qui peuvent s’appliquer dans chaque région, car celles-ci peuvent varier entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles-Capitale. Cela pourrait influencer vos choix, en particulier si l'entreprise cible opère dans un secteur fortement réglementé (comme celui de la rénovation énergétique, par exemple.).
2. Trouver des sociétés en cession
Lors de cette deuxième étape, vous allez pouvoir concrètement identifier les entreprises que vous pourriez racheter. Vous pourrez alors évaluer les opportunités du marché qui correspondent à vos critères (en matière de taille, de secteur, de localisation, etc.).
Pour trouver des sociétés en cession, vous pouvez passer par des plateformes spécialisées en transmission d’entreprises. En Belgique, PlateformedeTransmission et Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA) vous offrent la possibilité de trouver des entreprises à vendre, y compris dans le secteur du bâtiment.
Vous pouvez également intégrer des réseaux professionnels liés au bâtiment, comme la Confédération Construction (Fédération des entreprises du bâtiment en Belgique), qui peut offrir des informations précieuses et des contacts utiles pour identifier des opportunités de rachat.
3. Évaluer le potentiel de rentabilité des entreprises du bâtiment sélectionnées
Avant de racheter l’entreprise que vous convoitez, prenez le temps d’évaluer sa rentabilité. Vous pourrez ainsi mieux déterminer si vous serez en mesure de réaliser des profits et de générer un bon retour sur investissement.
Pour réaliser ce travail :
- Examinez les comptes de résultat, bilans et tableaux de flux de trésorerie des trois à cinq dernières années de l’entreprise cible. Portez une attention particulière aux marges bénéficiaires, à la stabilité des revenus, aux coûts fixes et variables et à la gestion des dettes.
- Analysez la répartition des coûts entre coûts fixes (salaires, loyers, etc.) et coûts variables (matières premières, sous-traitance).
- Évaluez la gestion des stocks et la rotation des chantiers pour voir comment l’entreprise contrôle ses coûts et optimise ses marges.
- Contrôlez le carnet de commandes. Un carnet de commandes bien rempli et diversifié est un bon indicateur de la rentabilité future. Vérifiez la nature des contrats en cours, leur montant, leur durée et les marges qu’ils génèrent.
- Étudiez la position de l’entreprise par rapport à ses concurrents : parts de marché, réputation, avantages compétitifs et niches desservies.
- Évaluez l’état des équipements, des machines et des infrastructures.
- Notez les opportunités de croissance (expansion géographique, diversification des services, etc.).
Utilisez ensuite les données collectées pour faire des projections financières à 3-5 ans. Vous serez alors plus apte à dire si oui ou non l’entreprise que vous avez sélectionnée mérite que vous alliez plus loin dans le processus de rachat.
4. Effectuer une due diligence
La due diligence consiste en une enquête approfondie qui vérifie que toutes les informations reçues sont correctes et dresse un inventaire des risques potentiels, afin d’éviter toute mauvaise surprise après la vente.
La due diligence peut passer en revue plusieurs aspects de l'entreprise :
- Aspects financiers : Vérification des comptes annuels, analyse des flux de trésorerie, examen des dettes et créances.
- Aspects fiscaux : Examen des obligations fiscales, des éventuels contentieux avec l’administration fiscale, et vérification de la conformité des déclarations fiscales.
- Aspects juridiques : Analyse des contrats avec les fournisseurs, les clients, et les employés, ainsi que des litiges en cours ou potentiels.
- Aspects commerciaux : Évaluation des parts de marché, analyse de la clientèle, et revue des conditions des contrats commerciaux.
5. Déterminer un plan d’entreprise, demander les attestations nécessaires et signe une déclaration d’intention
Une fois toutes ces analyses effectuées, vous pourrez formuler votre vision dans un plan d'entreprise, aussi connu sous le nom de business plan. Ce document vous permettra de structurer vos projets pour l'avenir. Il vous servira également de guide stratégique pour les décisions à venir.
Puis pensez à demander au vendeur de fournir des attestations officielles provenant des administrations compétentes (comme le SPF Finances ou le bureau de TVA) pour confirmer l'absence d’arriérés de paiement. Ces documents sont essentiels pour éviter que vous ne deveniez responsable de dettes que vous n’aviez pas anticipées.
Enfin, si vous êtes convaincu par l'entreprise après avoir effectué ces vérifications, il est temps de formaliser votre intention. La signature d’une déclaration d’intention marque une étape importante dans le processus de rachat. Ce document, bien que non définitif, consigne par écrit les négociations en cours, les accords préliminaires et les conditions de base qui guideront la suite des discussions.
6. Financer la reprise et signer le contrat de reprise
Une fois que vous avez trouvé un accord avec le vendeur sur le prix de rachat, vous pourrez concrétiser l’acquisition de l’entreprise Pour ce faire, vous devrez non seulement finaliser le financement de la reprise, mais également signer un contrat de reprise qui formalise l’accord entre les parties.
Plusieurs options de financement s’offrent à vous :
- apport personnel ;
- prêt bancaire ;
- prêt participatif ou crowdfunding ;
- aides et subventions publiques.
Notez que le rachat d’une entreprise peut se faire de plusieurs façons, selon ce qui est le plus avantageux pour vous :
- Rachat des actions. Vous reprenez l'intégralité de l'entreprise, y compris ses actifs (contrats, permis, etc.) et ses passifs (dettes, obligations). Cette méthode est souvent avantageuse pour le vendeur, notamment sur le plan fiscal, mais elle peut être moins intéressante pour l’acheteur, car le prix de reprise n'est généralement pas déductible fiscalement.
- Rachat du fonds de commerce ou des actifs. Vous sélectionnez les éléments précis que vous souhaitez acquérir (par exemple, le matériel, les brevets, les contrats), sans reprendre les dettes ou autres obligations. Ce type de rachat peut être fiscalement avantageux pour l'acheteur, car les actifs acquis sont déductibles, mais il peut entraîner un prix de reprise plus élevé.
Une fois le financement sécurisé et la structure de reprise choisie, vous pouvez passer à la signature du contrat de reprise. Le contrat doit inclure plusieurs éléments clés :
- prix d’achat de l’entreprise ;
- modalités de paiement ;
- garantie d’actif et de passif (ces clauses détaillent les garanties offertes par le vendeur concernant les actifs comme les machines, les locaux et les passifs comme les dettes, les litiges, etc.) ;
- conditions suspensives (obtention du financement, réalisation de l’audit, etc.).
Avant de signer le contrat de reprise, n’hésitez pas à le faire réviser par un avocat spécialisé. Vous devez être certain qu’il protège bien vos intérêts. Les avocats, tout comme les conseillers financiers et fiscaux pourront également vous aider à structurer la transaction de manière fiscalement avantageuse.
Une fois que toutes les parties sont d’accord sur les termes, l’accord pourra être signé, et le transfert de propriété, officiellement enregistré.
Rachat d’une société dans le bâtiment : les points d’attention
La santé financière de l’entreprise
Pour limiter les risques financiers, examinez attentivement les bilans, comptes de résultat et flux de trésorerie sur les dernières années de l’entreprise que vous souhaitez racheter.
Vérifiez les marges bénéficiaires, la stabilité des revenus et la structure des coûts. Pensez également à évaluer la dette de l’entreprise et sa capacité à la rembourser. Si la dette est trop élevée, cela devrait vous alerter. Enfin, vérifiez que l’entreprise est rentable et que ses marges sont en ligne avec les standards du secteur.
Attardez-vous ensuite sur le carnet de commandes. Un carnet de commandes bien rempli est essentiel, mais il doit aussi être diversifié pour éviter toute dépendance à un petit nombre de clients. Analysez aussi les contrats en cours, leur rentabilité et leur durée. Assurez-vous que l’entreprise n’est pas engagée dans des projets non rentables ou à risque.
Le positionnement sur le marché et la concurrence
L’entreprise que vous comptez acheter doit également être en mesure de se faire une place sur le marché. Dès lors :
- Commencez par estimer la taille totale du marché dans lequel l’entreprise opère. Cela vous donnera une idée de l’ampleur des opportunités disponibles.
- Évaluez la part de marché actuelle de l’entreprise.
- Analysez si la part de marché de l’entreprise est en croissance, stable ou en déclin.
Globalement, si l’entreprise a une part de marché significative et en croissance, cela montre qu’elle est compétitive et qu’elle réussit à capter une part croissante des clients. Un marché encore en développement, avec une place pour de nouveaux entrants ou de nouvelles offres, est également un bon indicateur.
En revanche, si la société a une petite part de marché dans un marché saturé, ou si sa part de marché est en déclin sans explication claire ou sans plan de redressement, cela pourrait indiquer des difficultés à rivaliser avec les concurrents déjà en place.
L’état des actifs et les risques juridiques
Vérifiez l’état des équipements et des infrastructures. Des machines ou des véhicules obsolètes peuvent nécessiter des investissements supplémentaires importants qui peuvent impacter votre budget. En parallèle, ne faites pas l’impasse sur les actifs immatériels. Analysez les brevets, licences, et marques. Ces actifs peuvent constituer une valeur ajoutée importante.
Identifiez tous les litiges en cours ou potentiels, qu’ils soient avec des clients, des fournisseurs ou des employés. Pour limiter les impairs, assurez-vous que l’entreprise respecte toutes les réglementations en vigueur, notamment en matière de sécurité, d’environnement et de droit du travail.
Les défis liés à la gestion d’une entreprise du bâtiment
La gestion des coûts, des délais, des marges
Certes, investir dans une entreprise du bâtiment peut s’avérer rentable, mais il faut toutefois bien être conscient des défis qui existent.
La gestion des projets et des délais n’est pas toujours simple. Gérer plusieurs projets simultanément nécessite une coordination rigoureuse entre les différentes équipes, les sous-traitants et les fournisseurs.
Par ailleurs, un retard dans un projet peut entraîner des effets en chaîne sur d’autres chantiers, et in fine, causer d’importants coûts. En effet, les projets de construction sont souvent soumis à des délais stricts et des retards peuvent entraîner des pénalités financières ou des tensions avec les clients.
En parallèle, les devis doivent être précis pour éviter des dépassements de budget. Une sous-estimation des coûts peut entraîner des pertes importantes sur un projet.
Bon à savoir : Pour suivre au mieux tous ces éléments (marge, devis, profits, etc.), vous pouvez utiliser Vertuoza, logiciel de gestion complet spécialement conçu pour les entreprises du secteur de la construction.
La gestion des ressources humaines
Le secteur du bâtiment souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ce qui rend le recrutement difficile. Retenir les meilleurs talents dans un secteur compétitif est un défi constant.
Les équipes sur le terrain travaillent souvent dans des conditions difficiles. Maintenir leur motivation, assurer leur sécurité et gérer leur performance sont souvent des challenges quotidiens. Or, ils ne doivent pas être écartés, car c’est sur la motivation des équipes que repose la réussite des projets.
D’ailleurs, à ce sujet, les chantiers de construction sont intrinsèquement dangereux, avec des risques d’accident élevés. Assurer la sécurité des travailleurs et respecter les réglementations en matière de santé et de sécurité est une priorité absolue. Pensez à respecter les lois en vigueur à ce sujet et à souscrire aux assurances nécessaires pour couvrir les risques liés aux accidents du travail.
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Le respect des réglementations et des normes
Le secteur du bâtiment est fortement réglementé, avec des normes strictes à respecter en matière de construction, d’environnement et de sécurité. Se tenir à jour des changements réglementaires et s’assurer de la conformité de tous les projets est un défi permanent.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises du bâtiment doivent obtenir des certifications spécifiques pour pouvoir accéder à certains marchés ou bénéficier de subventions.
Rachat d’une entreprise du bâtiment : tout ce que vous devez
Quels sont les indicateurs de performance clés à surveiller après le rachat d’une entreprise du bâtiment ?
Après le rachat, suivez de près :
- le taux de réalisation des projets dans les délais ;
- les marges bénéficiaires par chantier ;
- le taux de satisfaction client.
Ces indicateurs vous permettront d’évaluer l’efficacité de la transition et d’identifier rapidement les domaines nécessitant des ajustements.
Comment assurer la continuité des relations avec les clients et les fournisseurs après un rachat ?
Pour maintenir la continuité des relations avec les clients et les fournisseurs après un rachat, vous pouvez tenter d’organiser une rencontre le plus rapidement possible pour les rassurer sur la stabilité de l’entreprise et sur la continuité des projets en cours. Établir une communication claire et ouverte dès le début peut aider à préserver ces relations importantes.
Faut-il envisager des changements organisationnels après l’acquisition d’une entreprise du bâtiment ?
Les changements organisationnels ne doivent pas être systématiques. Il est souvent préférable de prendre le temps d’observer les opérations existantes avant de faire des ajustements. En revanche, si vous notez des inefficacités sont identifiées, vous pouvez opérer des changements ciblés pour améliorer la performance.
Pour éviter de brusquer les équipes, privilégiez une approche progressive. Prenez le temps de comprendre leur fonctionnement avant d’initier des changements. Impliquez-les dans le processus décisionnel, communiquez clairement les raisons des ajustements et assurez une transition en douceur.
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