accident sur chantier
Gestion de chantier

Accident sur chantier : comment réagir et anticiper ?

Travail en hauteur, présence d’engins de chantier, utilisation d’équipements lourds, travailler sur un chantier implique de travailler dans un environnement par nature à risque. Chaque jour, les travailleurs sont exposés à divers dangers. Un accident peut survenir à tout moment, souvent de manière inattendue, et avoir des conséquences graves voire fatales. Cela étant, en adoptant les bonnes pratiques, il est possible d’écarter les risques au maximum. Découvrez, à travers notre article, comment faire pour anticiper les accidents sur les chantiers de construction et créer un environnement de travail sûr. Vous apprendrez également comment réagir si, malgré tous vos efforts, un accident de travail devait se produire.
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2025

Accident sur chantier : les chiffres clés 

En France, l’indice de fréquence des accidents de travail est passé de 51 en 2019 à 47,7 en 2021, soit une baisse de 6,5 % sur deux ans. Ces résultats sont positifs, mais malheureusement, il existe encore trop d’accidents. Comptez 89 000 accidents recensés en 2021, soit une hausse de 1 % par rapport à 2019 (et +752 accidents supplémentaires). Les principales causes d’accidents du travail étant :

  • la manutention manuelle (50 %) ;
  • les chutes (30 % des accidents, dont 15 % liés à des chutes de hauteur) ;
  • l’outillage à main (13 %). 

Ces trois catégories représentent 94 % des accidents ayant entraîné au moins quatre jours d’arrêt.

En Belgique, le nombre d’accidents de travail avec au moins un jour d’incapacité dans le secteur de la construction et de l’installation est passé de 8 341 en 2021 à 7 867 en 2022. En revanche, en 2021, 13 accidents mortels ont été recensés, un chiffre identique à celui de 2020, mais supérieur à celui de 2019, où il y avait eu 9 décès.

Enfin, en Suisse, environ 10 500 chutes sont recensées chaque année dans les entreprises assurées à la Suva (assurance suisse contre les accidents). Ces chutes représentent un risque majeur d’accidents graves, voire mortels.

Globalement, la tendance dans ces pays se veut positive, mais il reste encore des leviers à actionner pour limiter encore les accidents sur les chantiers. Le nombre de décès en France, par exemple, et le nombre de chutes en Suisse, restent encore préoccupants. 

Qui est responsable de la sécurité des artisans sur le chantier ?

En France, la responsabilité de la sécurité sur les chantiers incombe :

  • Au maître d’ouvrage qui est responsable de désigner un Coordonnateur en matière de Sécurité et de Protection de la Santé (CSPS) pour les chantiers où plusieurs entreprises interviennent. Ce coordonnateur est chargé de superviser les actions de prévention des risques et d’assurer la sécurité globale du chantier.
  • Au maître d’œuvre qui est chargé de superviser les travaux et peut être impliqué dans les aspects de sécurité.
  • Aux entrepreneurs et artisans présents, qui sont responsables de la sécurité de leurs propres employés. Les artisans indépendants doivent également veiller à leur propre sécurité en respectant les règles de sécurité en vigueur.

En Belgique, la responsabilité de la sécurité sur les chantiers est partagée entre plusieurs acteurs :

  • Le maître d’ouvrage qui a l’obligation de désigner un coordinateur de sécurité et de santé lorsque plusieurs entreprises travaillent sur le chantier. Ce coordinateur est chargé de mettre en place un plan de sécurité spécifique au chantier et de veiller à son respect.
  • Les entrepreneurs et sous-traitants qui ont la responsabilité de la sécurité de leurs travailleurs et qui doivent veiller à ce que les mesures de prévention soient respectées par leurs employés et les artisans indépendants qu’ils emploient ou sous-traitent.
  • Les artisans indépendants, qui bien qu’ils n’aient pas d’employés, doivent respecter les règles de sécurité et de santé sur le chantier. Ils peuvent être tenus responsables de leur propre sécurité, mais aussi de celle des autres travailleurs dans certains cas.

Enfin, en Suisse, la sécurité sur les chantiers est la responsabilité : 

  • Du maître d’ouvrage qui doit s’assurer que les conditions de sécurité sont respectées sur le chantier et peut être amené à désigner un coordonnateur de sécurité si plusieurs entreprises interviennent.
  • De chaque entreprise et artisan indépendant présent, qui sont responsables de la sécurité de leur personnel. Ils doivent respecter les règles émises par la Suva, telles que la prévention des chutes, le port d’équipements de protection, etc.

Comment éviter les accidents sur le chantier de construction ? 

Évaluer les risques 

Pour éviter les accidents sur le chantier de construction, la première chose est d’évaluer les risques pour identifier les dangers et y apporter des solutions. Pour ce faire : 

  • Faites une inspection du site pour relever les dangers visibles (terrains instables, zones à risque de chute, proximité de lignes électriques, etc.). 
  • Décomposer chaque tâche réalisée sur le chantier pour identifier les risques associés.
  • Faites le bilan des accidents passés pour détecter des situations à risque qui se sont déjà produits dans des projets similaires.

Une fois les dangers identifiés, évaluer leur gravité. Demandez-vous :

  • Quelle est la probabilité qu’un danger identifié se concrétise en accident ? 
  • Quelle serait la gravité des dommages si l’accident se produisait ?

Puis hiérarchisez-les afin de traiter en priorité les dangers les plus graves ou les plus probables. Vous pouvez alors mettre les mesures de prévention nécessaires en place en : 

  • Supprimant complètement le danger si possible (remplacer un produit chimique dangereux par une alternative moins nocive, par exemple).
  • Remplaçant les équipements ou des processus dangereux par des alternatives plus sûres
  • Installant des dispositifs de sécurité pour protéger l’ensemble des travailleurs (garde-corps, filets de sécurité, systèmes anti-chute, etc.).

Bon à savoir : L’évaluation des risques n’est pas un processus statique. Le chantier évolue constamment, tout comme les conditions de travail, ce qui nécessite une réévaluation régulière des risques.

Former et sensibiliser le personnel à la sécurité 

Former et sensibiliser le personnel à la sécurité est également une solution pour réduire les accidents sur un chantier de construction. La formation permet aux travailleurs : 

  • de comprendre les risques auxquels ils sont exposés ;
  • d’apprendre à utiliser correctement les équipements de protection 
  • de maîtriser les bonnes pratiques de sécurité.

C’est pourquoi tous les nouveaux travailleurs, qu’ils soient employés permanents, intérimaires ou sous-traitants, devraient suivre une formation de base à la sécurité avant de commencer leur travail sur le chantier. Cela étant, il est important de renouveler régulièrement les connaissances des travailleurs. Les formations continues permettent de réviser les bonnes pratiques, d’introduire de nouvelles normes ou procédures et de sensibiliser aux nouveaux risques qui peuvent apparaître sur le chantier.

Utiliser les équipements de protection individuels (EPI)

Comme indiqué dans la loi, il est impératif que chaque personne présente sur le chantier porte ses équipements de protection individuels qui réduisent leur exposition aux risques présents sur un chantier. 

Pour rappel, en France, en Suisse et en Belgique, la loi stipule que l’employeur doit fournir gratuitement les EPI nécessaires et veiller à ce que les travailleurs soient formés à leur utilisation : 

  • casque de sécurité ;
  • gants de protection ;
  • chaussures de sécurité ;
  • lunettes de protection ;
  • casques antibruit ;
  • harnais de sécurité ;
  • vêtements de protection, etc.

Bon à savoir : Bien que les EPI ne garantissent pas une protection à 100 %, leur bonne utilisation permet de réduire considérablement la gravité des blessures.

Prévenir les chutes

Les chutes restent encore trop fréquentes sur les chantiers. Pour les limiter, prenez certaines mesures de protection collective. Faites installer dans les zones les plus exposées : 

  • des garde-corps ou des rambardes ;
  • des filets de sécurité ;
  • des passerelles

Pensez à sécuriser les échafaudages. Utilisez des harnais de sécurité lorsque cela est nécessaire. Prévoyez des règles spécifiques pour le travail en hauteur. 

Gérer les circulations et les zones dangereuses

La gestion des circulations et des zones dangereuses sur un chantier est incontournable pour réduire les risques d’accident, notamment ceux impliquant des engins, des véhicules ou des travailleurs se déplaçant dans des zones à risque. Et pour cause : 

  • Les engins de chantier (pelles, grues, camions) ont des angles morts et des besoins en espace pour manœuvrer. 
  • Les travailleurs se déplacent souvent à pied dans et autour du chantier. Il est important de prévoir des chemins réservés aux piétons.

Pour ce faire, réalisez une cartographie précise des circulations et des zones dangereuses. Prévoyez ensuite des voies réservées aux piétons et faites en sorte qu’elles soient bien délimitées par des barrières, bien éclairées et visibles par les conducteurs de véhicule. Instaurez des voies de circulation pour les engins de chantier et séparez-les autant que possible des voies piétonnes pour limiter le risque de collision. 

N’oubliez pas la signalisation : 

  • panneaux de signalisation ;
  • marquages au sol
  • éclairage, etc. 

Que faire si un accident se produit sur un chantier ? 

Malgré toutes les précautions que vous pouvez prendre, le risque zéro n’existe pas sur un chantier de construction. Si jamais un accident devait se produire, ayez les bons réflexes : 

  • Protéger la victime et les autres travailleurs en neutralisant les dangers immédiats.
  • Immobiliser la victime pour ne pas aggraver ses blessures si la zone est suffisamment sûre. 
  • Alerter les secours.
  • Administrer les premiers soins si vous êtes formé aux premiers secours (sinon, attendez l’intervention des professionnels tout en surveillant l’état de la victime).

Enfin, une fois la victime prise en charge par les pompiers, pensez à avertir immédiatement le chef de chantier ou l’employeur, qui sera responsable de la gestion des suites de l’accident (sécurité du site, déclarations légales). 

Bon à savoir : En France, en Belgique et en Suisse, il est obligatoire de déclarer tout accident du travail aux autorités le plus rapidement possible. En France, cette déclaration doit être faite auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) dans les 24 heures suivant l’accident. En Belgique, la déclaration doit être faite à Fedris (l’agence des risques professionnels). En Suisse, l’accident doit être déclaré à l’assurance accident et à la Suva (l’assureur national).

Accident sur chantier : tout ce que vous devez savoir 

Quels sont les premiers réflexes à avoir pour sécuriser un chantier après un accident ?

Mettez en place des barrières ou une signalisation pour empêcher l’accès à la zone concernée, surtout si elle présente un danger (chute d’objets, équipements défectueux). Coupez les équipements ou les sources d’énergie impliqués dans l’accident pour éviter des incidents supplémentaires.

Si l’accident a fragilisé des échafaudages, des tranchées ou d’autres structures, faire appel à des experts pour vérifier leur stabilité avant toute reprise des travaux. 

Comment le chef de chantier peut-il prévenir la répétition d’un accident similaire ?

Le chef de chantier doit prendre plusieurs mesures pour éviter qu’un accident similaire ne se reproduise :

  • Analyser les causes profondes de cet accident (formation insuffisante, équipements défectueux, gestion des risques inefficace).
  • Mettre à jour les méthodes de travail et les protocoles pour renforcer la sécurité sur les points faibles identifiés.
  • Organiser des sessions de formation supplémentaires pour rappeler les bonnes pratiques de sécurité, et sensibiliser les travailleurs aux nouvelles mesures mises en place.

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