arret de chantier par l’entreprise
Gestion d'entreprise
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Arrêt de chantier par l’entreprise : c’est possible ?

Découvrez comment et pourquoi une entreprise peut légalement arrêter un chantier en Belgique.
16
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07
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2024

En Belgique, une entreprise peut arrêter un chantier, mais cela doit se faire dans un cadre légal. En l’occurrence, les raisons de cet arrêt doivent être valables.

Les entrepreneurs peuvent invoquer l'exception d'inexécution (exceptio non adimpleti contractus) pour suspendre leurs travaux si le maître d'ouvrage ne remplit pas ses obligations, notamment le paiement des travaux réalisés.

Cette suspension ne requiert pas d'intervention judiciaire préalable, mais doit être mise en œuvre de bonne foi et être précédée, idéalement, d'une mise en demeure.

Découvrez, à travers notre article, tout ce que vous devez savoir au sujet de l’arrêt de chantier par l’entreprise.

Arrêt de chantier par l’entreprise : les fondements légaux 

Dans le secteur de la construction, arrêter un chantier est une décision grave qui doit reposer sur des bases valables et solides pour éviter les litiges entre les parties. 

En Belgique, cette possibilité s’appuie sur ce que l’on appelle l'exception d'inexécution (exceptio non adimpleti contractus), un principe du droit des contrats appliqué en droit belge. 

Ce principe autorise une partie d’un contrat bilatéral à suspendre l'exécution de ses obligations tant que l'autre partie n'a pas exécuté les siennes (c’est, par exemple, le cas lorsque le maître d’ouvrage ne paie plus l’entrepreneur). Cette démarche est particulièrement pertinente dans les relations entre entrepreneurs et maîtres d'ouvrage, où des paiements échelonnés sont fréquents.

Autrement, ce n’est pas un arrêt de chantier qui s’applique, mais une suspension. À titre d’exemple, la sécurité sur les chantiers de construction est réglementée par des normes strictes. Un entrepreneur peut légitimement suspendre les travaux si des conditions dangereuses sont identifiées et qu’il faut impérativement les résoudre avant la reprise des travaux pour protéger les travailleurs. Cette suspension peut rester en vigueur jusqu'à ce que des mesures de sécurité adéquates soient mises en place. 

Par ailleurs, les contrats de construction peuvent inclure des clauses qui spécifient les conditions sous lesquelles les parties peuvent suspendre le travail. Ces clauses sont souvent négociées au préalable et peuvent inclure des détails spécifiques sur les processus de notification et les délais requis pour activer une suspension. Elles offrent ainsi une flexibilité contractuelle et permettent une réponse adaptée aux imprévus du projet.

Quelles sont les raisons valables pour arrêter un chantier ? 

Plusieurs raisons valables peuvent justifier une interruption de chantier. Parmi les motifs les plus courants, on trouve les conditions météorologiques extrêmes, qui peuvent non seulement retarder les travaux mais aussi mettre en danger la vie des travailleurs sur le chantier. De même, la découverte de contraintes imprévues (des vestiges archéologiques ou la contamination du sol, par exemple) peut nécessiter un arrêt immédiat des travaux pour évaluation et adaptation du projet.

Les interruptions peuvent également survenir en raison de problèmes logistiques, comme des retards dans la livraison de matériaux essentiels ou des équipements défectueux, empêchant la progression des travaux conformément au planning établi. Des difficultés financières, soit du côté de l'entreprise de construction, soit du maître d'ouvrage, peuvent contraindre à une suspension temporaire des opérations en attendant la résolution de ces problèmes.

Enfin, des litiges sur la propriété du terrain, des changements dans la réglementation ou des contestations légales soulevées pendant la construction peuvent également mener à un arrêt de chantier. 

Comment notifier l’arrêt de chantier au maître d’ouvrage ?

Il est recommandé de notifier l’arrêt du chantier de manière claire et formelle au maître d’ouvrage en indiquant : 

  • les raisons de l'arrêt du chantier ;
  • la durée prévue de l'interruption si elle est connue ;
  • les mesures proposées ou demandées.

Compilez tous les documents nécessaires qui justifient l'arrêt du chantier : 

  • des rapports météorologiques ;
  • des avis de sécurité ;
  • des rapports de retard de livraison ;
  • des preuves de difficultés financières, etc.

Avant l'arrêt des travaux, il est conseillé d'envoyer une mise en demeure au maître d’ouvrage, en particulier dans les cas de non-paiement. Cette mise en demeure doit être envoyée par courrier recommandé avec accusé de réception pour garantir une preuve de la communication.

Bon à savoir :  Il est conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit de la construction avant d’envoyer cette notification, surtout si l'arrêt du chantier pourrait aboutir à un litige important ou à une résolution du contrat.

Les conséquences d’un arrêt de chantier non justifié

Un arrêt de chantier est considéré comme non justifié lorsque celui-ci survient sans motifs légitimes, c'est-à-dire sans circonstances qui exigent légalement ou contractuellement une suspension des travaux. 

Si l’entreprise réalise un arrêt de chantier, mais que ce dernier n’est pas justifié, il peut faire face à certaines conséquences : 

  • Un arrêt non justifié peut mener à des retards sur le calendrier de construction, exposant l'entreprise à des pénalités financières importantes.
  • Dans certains cas, un arrêt de chantier non justifié peut être perçu comme une violation significative des termes du contrat, donnant au maître d'ouvrage le droit de le résilier et de chercher un autre entrepreneur.
  • Le maître d'ouvrage peut intenter une action en justice contre l'entreprise pour manquement à ses obligations contractuelles. Cela peut aboutir à des dommages-intérêts conséquents pour les pertes engendrées par l'arrêt.

Reprendre un chantier après un arrêt : est-ce possible ? 

Reprendre un chantier après un arrêt est non seulement possible, mais souvent nécessaire. Dans tous les cas, la reprise des travaux doit être clairement communiquée au maître d'ouvrage. 

La reprise doit être soigneusement planifiée pour garantir la sécurité, la qualité des travaux. Avant toute reprise, il est primordial d'évaluer l'état du chantier. La suspension peut affecter le calendrier initial et les ressources disponibles. Il est donc important de mettre à jour le planning de projet en consultant toutes les parties prenantes, y compris les sous-traitants et les fournisseurs.

Arrêt de chantier par l’entreprise : tout ce que vous devez savoir 

Quelles démarches un entrepreneur doit-il entreprendre si l'arrêt du chantier est prolongé indéfiniment ? 

Si un arrêt de chantier risque de devenir indéfini, l'entrepreneur doit d'abord consulter le contrat pour examiner les clauses relatives à un arrêt prolongé ou indéfini. Il est conseillé de communiquer ouvertement avec le maître d'ouvrage pour discuter des options, qui peuvent inclure la renégociation des termes du contrat ou, dans certains cas, la résiliation de celui-ci.

Comment gérer les sous-traitants en cas d'arrêt de chantier ? 

La gestion des sous-traitants lors d'un arrêt de chantier implique de réviser les accords contractuels spécifiques à chaque sous-traitant pour comprendre les implications d'un arrêt. 

Il est essentiel de les notifier formellement de l'arrêt et de discuter des ajustements des échéanciers, des paiements et des conditions de reprise. Pensez à maintenir une bonne communication pour minimiser les perturbations et les coûts supplémentaires.

Comment l'entreprise peut-elle protéger ses équipements et matériaux pendant un arrêt de chantier ?

Pour protéger les équipements et matériaux pendant un arrêt de chantier, vérifiez les conditions de stockage selon les spécifications des matériaux. Vous pouvez envisager des solutions de stockage hors site pour les matériaux sensibles ou de grande valeur.

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